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Loi de modernisation de l'agriculture Quand les industriels et la grande distribution sont directement concernés

A l’occasion de la 16ème conférence annuelle Grande distribution consommation et distribution, organisée par Les Echos cette semaine, les syndicats du monde agricole, de la grande distribution et de l’agroalimentaire se sont réunis afin d’échanger sur les impacts du projet de Loi de modernisation de l’agriculture (Lma), dans leurs secteurs respectifs. Cette discussion a survolé les questions relatives au projet de loi et largement débordé sur la Loi de modernisation de l’économie. Voici dans les grandes lignes les sujets abordés lors de cette discussion et les liens vers les interviews réalisées sur place.

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Souvent pointés du doigt sur les questions des prix payés et des marges « faites sur le dos des agriculteurs », les industriels et la grande distribution sont aujourd’hui directement concernés par certaines mesures du projet de Loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche. Que ce soit sur la mise en place d’une politique publique de l’alimentation, de la contractualisation, ou encore des observatoires des prix et des marges.

Un certain besoin « d’intimité »

Lors de la conférence organisée par le journal Les Echos sur la « Grande distribution, consommation et distribution », le sujet a vite dévié de son sujet initial pour déboucher sur l’éternelle "querelle" entre distributeurs et industriels, à savoir « qui réalise le plus de marges sur le dos des agriculteurs ». Entre ça et les problèmes d’applications de la Loi de modernisation de l’économie, les réels impacts de la Lma sur ces deux acteurs, ne semblent pas réellement problématiques. Mis à part peut-être un certain besoin « d’intimité » pour la grande distribution et les industriels, dans les éléments inscrits dans le cadre de l’observatoire des prix et des marges. Seuls points de convergence : ils préféreraient un observatoire des « indices » et des marges, pour conserver une certaine discrétion publique et dans les négociations.


Le chemin risque d'être encore long... (© Terre-net Média)
De retour sur les questions agricoles, les transformateurs, via le président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean René Buisson, défendent la notion de filière et même de l’agriculture et de l’agroalimentaire. « Cette loi va peut-être considérer qu’il est peut être tout aussi important de défendre la filière de l’agroalimentaire et son agriculture que les Airbus », commente-t'il, en expliquant qu’il est satisfait d’avoir trouvé un ministère qui les défende. Retrouvez ses réactions et revendications quant au projet de la Lma en cliquant sur : Jean-René Buisson, Ania : « Nous nous sentons directement concernés » 1/2 et Jean-René Buisson, Ania : « Il faut être prudent avec les observatoires » 2/2

Du côté de la grande distribution, le président de la Fédération des enseignes du commerce et de la distribution (Fcd), Jérôme Bédier estime que : « sur le fond on progresse pas mal sur le thème de la compétitivité. Il a sa place, et c’est à partir de ça que l’on pourra progresser ». Compétitivité qui permettrait par déclinaison et dans une certaine logique de diminuer les prix d’achat et donc logiquement de vente auprès du consommateur. Jérôme Bédier a tenu également à préciser pour les problèmes de revenu des agriculteurs que la grande distribution n’est pas à l’origine de la baisse des cours mondiaux que ce soit pour le lait ou les céréales. Et que la modération des marges n’est pas la seule solution pour la stabilité des revenus agricoles. Prochainement sur Terre-net vous pourrez retrouver les positions défendues par le président de la Fcd.

« Les trois parties doivent s’entendre et faire avancer les choses »

L’animateur de ces débats, Antoine Boudet, journaliste pour Les Echos et non spécialiste des questions agricoles, prend du recul et nous donne ses impressions dans une interview (Vision sur la Lma d'Antoine Boudet, Les Echos : « Ce qui m’a frappé c’est que tout le monde réclame plus de transparence »). Il conclut celle-ci d’une manière plus pragmatique : « Les trois parties doivent s’entendre et faire avancer les choses ». Même constat pour Bruno Le Maire, présent pour présenter son projet de loi, qui illustre la nécessité d’avoir des filières fortes et qui s’entendent. S’il n’y a plus de producteurs, il n’y a plus de transformateurs et vis et versa. Et côté distribution, il en va de même. Si notre agriculture n’est pas compétitive, la grande distribution française ne le sera pas. C’est une démarche globale dans laquelle chacun doit prendre ses responsabilités.

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- Lma - Jean-René Buisson, Ania : « Il faut être prudent avec les observatoires » 2/2

 

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